L’embrasure
Il est de ces matins en portes de frissons que l’on claque à la ronde derrière nos pas.
D’abord le sursaut, la nuque raidie au souffle du vacarme, le couloir trop blanc et son destin d’impasse que l’on sait déjà. En chemin, les verticales de nos cages à dorer et les angles remords des esquisses passées. L’issue n’est qu’un de ces autres murs, déguisé à nouveau pour attiser nos élans, juste pour voir, le rictus en écharpe.
C’est une travée dans mon décor d’étais, dans mon bancal. Plus de plans à échafauder, elle chamboule, des airs de saboteuses lui maquillent les traits. Trop longue, trop élancée, elle bat la mesure à mes tempes, obsolète ma brassée.
Hors de portée. Je joue faux sur des violons cassés.
Un prénom de tornade, l’alerte est donnée. Son rire coupe les retraites, désarme mes silences, parapets inutiles à l’agile beauté. Enrage compagne, je suis à découvert sous le feu de ses mieux.
Je me dévisse l’âme à toujours l’éviter.
Sur ses flancs mes hélas tiquent et juste un écriteau: "Pas de prise aux niais !"
Elle règne sur mon intime où s’avalent les heures, tristes cocktails de mes vers pilés. La nuit séquelle les jours, silhouette le doute dans un sommeil piégé. Boules de rage en papier de fierté, lente insomnie sur des tant pis épais.
En bordure de mots, en détours de phrases, il est de froids récifs qu’elle se monte en colliers.
Je m’y blesse au hasard, presque par surprise. Il me vient à l’idée d’aimer la détester.
On ne se rencontre pas à ces antipodes. A la croisée des demains, le manqué me corrode.